Enseigner avec empathie : 6 clés pour être un enseignant empathique !

empathie

Comment et pourquoi enseigner avec empathie aujourd’hui ? C’est quoi l’empathie ?

Savoir se mettre à la place de l’autre, comprendre ses émotions et ses sentiments. Est-ce inné ? Est-il possible de renforcer ou de diminuer l’empathie d’un enfant ? Enseigner avec empathie est fondamental. Nous allons voir pourquoi. Et cela s’apprend. Je vous donne 6 clés pour être un enseignant empathique ! Cet article est le 7e sur 52 de mes défis blog. Bonne lecture 🙂

Les bénéfices d’un enseignement empathique

1 – Un développement optimal du cerveau de l’enfant

– compréhension ;
– mémoire ;
– apprentissages ;
– motivation ;
– créativité ;
– …

Pour comprendre le développement du cerveau de l’enfant, je vous invite à lire cet article :

2 – Une meilleure ambiance de classe 

– Une relation enseignant-élève plus harmonieuse ;
– Un développement des compétences sociales ;
– Une diminution des problèmes de comportement ;
– Une augmentation de la coopération et de l’entraide entre les élèves ;
– Des élèves plus épanouis.

3 – Une amélioration de la qualité de l’apprentissage

– Une régulation du stress ;
– Une diminution du taux de cortisol ;
– Des meilleurs résultats scolaires.

Tous ces bénéfices ont été prouvés par des recherches scientifiques récentes* et ceci dès les premières années scolaires.

2016 – Université de Shanghai, 2013 – Université George Mason en Virginie, 2012 – Université de Vienne.

Beaucoup d’élèves subissent encore des humiliations

Bien que les « nouveaux » enseignants, dont vous faites sûrement partie, sont sensibilisés à cette notion, il reste encore beaucoup d’élèves qui subissent des humiliations. J’entends régulièrement des cas de violence verbale à l’encontre des élèves, même aujourd’hui ! Cela peut être de dévaloriser un élève devant toute la classe, de l’isoler, de le stigmatiser …

Des expressions blessantes sont parfois dites sans s’en rendre compte :

« Tu t’es encore trompé ! »
«  Je ne sais plus quoi faire de toi ! »
«  Les maths et toi, ça fait deux ! »
«  Tu n’as toujours pas fini ? »

Catherine Gueguen, pédiatre spécialisée dans le soutien à la parentalité explique qu’à cela s’ajoute la compétitions entre les élèves, les punitions, les menaces et les notes. Elle met l’accent sur le fait que, bien que certains enseignants le pensent encore, l’humiliation et les punitions ne peuvent pas faire progresser l’enfant. Bien au contraire ! Elle ajoute que ces enfants perdent confiance en eux, se marginalisent, souffrent et refusent d’aller à l’école.

Définition de l’empathie

L’empathie n’est pas un sentiment. Selon les définitions, l’empathie est une capacité de ressentir ou de comprendre les émotions, les sentiments, les expériences d’une autre personne. C’est pouvoir se mettre à la place d’autruiempathie

Étymologie de l’empathie 

Empathie vient du latin « in » : dans, à l’intérieur. Et du grec «  pathos » : ce qu’on éprouve.
On pourrait donc le traduire par « ce qu’on éprouve à l’intérieur » ou plutôt « ce que l’autre éprouve à l’intérieur ».

Les 3 facettes de l’empathie 

1 – L’empathie « affective » 

La capacité à ressentir et à partager les émotions des autres.
Ce que l’on peut assimiler à de la compassion. La compassion vient du latin « compassio » : souffrir avec.

Avoir de l’empathie « affective » ne permet pas de garder une certaine distance avec l’émotion d’autrui. En étant triste ou apeuré, vous ne pourrez pas aider au mieux l’enfant qui ressent cette émotion. Lorsque l’on vit une émotion, nous ne sommes pas en pleine capacité cognitive. Nous n’avons pas les « idées claires ». Je l’explique dans cet article : « ÉMOTION #définition C’est quoi exactement ? À quoi ça sert ? »

2 – L’empathie « cognitive » 

Comprendre les émotions de l’autre. Faire la distinction entre ce que je ressens et ce que l’autre ressent.

3 – La sollicitude empathique 

Prendre soin de l’autre, lui venir en aide.

L’empathie « cognitive » et la sollicitude emphatique nous donnent les moyens de répondre adéquatement aux besoins des élèves.

Ces distinctions sont faites par Jean Decety, un neurobiologiste et chercheur américain.

L’empathie est-elle naturelle ? 

L’empathie est innée chez tous les êtres humains

Mais pour être empathique en tant qu’adulte, il faut soi-même avoir reçu de l’empathie étant enfant. Les études montre qu’un enfant élevé avec empathie va devenir emphatique et non-violent.

Cette empathie innée est renforcée par l’éducation. C’est ce que montre des études réalisées à l’institut Max Planck, à Leipzig :

Le rôle majeur des enseignants 

Le rôle des enseignants et des parents est fondamental dans le développement de l’empathie chez les enfants. Cette relation bienveillante et empathique des adultes permet à l’enfant de développer de façon optimale son cerveau. Et plus particulièrement son cortex préfrontal.

Dr Serge Tisseron est psychiatre et psychanalyste. Pour lui, « il est important que l’enfant soit éduqué dans la multiplicité de points de vue. Qu’il sache qu’il y a plusieurs manières d’envisager les choses et que d’autres peuvent les envisager différemment d’eux-mêmes. » Nous ne réagirons pas de la même façon face à un stimulus. Même si nous n’avons pas peur face à une araignée, l’empathie nous permet de comprendre ce que peut ressentir une personne qui a peur des araignées et de lui venir en aide.

Comment être un enseignant empathique ?

1 – Avoir une relation positive avec ses élèves

«  Tout le monde est beau et gentil ! » Non, ce n’est pas ça une relation positive !
Une relation positive, c’est mettre l’accent sur la progression des élèves plutôt que sur les erreurs. C’est valoriser les ressources de chaque élève. C’est voir en chacun d’eux leur potentiel et les encourager à le développer.

2 – Être proche de ses élèves

S’intéresser à ses élèves.
À ce qu’ils ressentent.
Leur demander ce qu’ils aiment.
Quels sont leurs centres d’intérêt ?
Les appeler par leur prénom.
Montrer qu’on a remarqué leur nouveau style ou nouvelle coupe de cheveux.

3 – Aider les élèves à exprimer ce qu’ils ressentent

Enrichir leur vocabulaire :
– Parler de ses propres émotions et sentiments.
– Poser des questions :
« Est-ce que tu ressens de la colère ? De la tristesse ? De la joie … »
« Est-ce que tu te sens fâché ? Démuni ? Amoureux … »

4 – Avoir de la «  sollicitude empathique » 

Venir en aide et prendre soin de l’élève. Apaiser ses tensions.consoler

«  Oui, mais on n’a pas le temps de faire ça avec 29 élèves ! »

Faites avec le temps que vous avez à disposition en classe ou pendant la récréation. Cela demande parfois juste quelques secondes :
– Avoir un contact physique et chaleureux comme poser une main sur l’épaule de l’élève.
Se mettre à la hauteur de l’élève et lui parler doucement.

Faites-le aussi selon vos propres convictions et vos propres moyens.

L’intention est très importante ! Une main sur l’épaule ne sera pas réconfortante si vous le faites uniquement parce que vous l’avez lu dans cet article. Ayez l’intention de réconforter l’enfant !

5 – Rester neutre

Vous ne pouvez pas juger de la « gravité » de ce que ressent un enfant ou même un autre adulte. Chacun à sa propre vision du monde et sa propre réalité.

L’empathie permet de vous mettre à la place de l’autre afin de lui venir en aide si besoin. Mais pas de juger si sa peur est justifiée ou non selon vos critères.

6 – Utiliser la Communication Non Violente

Cet outil est basé sur l’empathie. Sur une relation de coeur à coeur. Vous pouvez consulter cet article pour en savoir plus.

Former les enseignants à l’empathie

Catherine Gueguen demande que les enseignants soient formés à la gestion des émotions.

Afin qu’ils puissent :
– identifier leurs émotions ;
– les exprimer ;
– les réguler ;
comprendre les émotions des élèves ;
– apprendre à écouter ;
– apprendre comment agir lors de situations parfois conflictuelles.

Les études montrent que le développement des compétences socioémotionnelles permet :
– de se protéger du burnout ;
– de devenir plus compétent ;
– d’être plus épanouis.

 

Et surtout de les partager avec ses élèves !

Soyez un enseignant empathique pour votre bonheur et celui de vos élèves 🙂 

Pour aller plus loin 

Un ouvrage de Catherine Guéguen en lien avec cet article


Heureux d’apprendre à l’école: Comment les neurosciences affectives et sociales peuvent changer l’éducation

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Les articles en lien avec les émotions :

– ÉMOTION #définition C’est quoi exactement ? À quoi ça sert ?

– Émotion VS Sentiment

– École et émotion – Le cerveau dans la main

Dans mon prochain article, je vous partage une vidéo pour expliquer les effets de la violence ou de la « non-empathie » sur le cerveau. Seulement pour les GRANDS enfants ! : « Violence à l’école : vidéo humoristique pour en parler« 

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Vanessa Beauverd
Fondatrice d'Ecole & Bien-être et créatrice des Ateliers E&B
Ex-enseignante primaire et éducatrice ados
"C'est en étant bien avec soi-même que l'on peut être bien avec les autres et le monde.
Apprendre à se connaître est la première étape."
Recherches utilisées pour trouver cet article :https://ecole-et-bienetre com/enseigner-avec-empathie-6-cles/

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1 commentaire

  1. J’aimerais avoir les outils bien être en classe merci!

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