Témoignage enseignante – Quand on ne partage pas les valeurs de ses collègues

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Témoignage d’une enseignante – Quand on ne partage pas les valeurs de ses collègues

Dans ce podcast vous découvrirez le témoignage d’une enseignante qui ne partage pas les valeurs de ses collègues. C’est le 9e article sur 52 de mon défi blog 🙂

Au début, tout se passait bien, mais plusieurs événements lui ont fait perdre sa propre estime. Bien qu’elle reste attachée à ses valeurs, la collaboration au sein de son école est difficile.

Le but n’est pas de juger un point de vue ou un autre, mais de vous rendre attentif au fait que des enseignants se sentent mal au sein de leur équipe et que cela peut parfois conduire au burn-out.

L’important est de ne pas rester isolé et d’en parler. Car, si c’est votre cas, comme vous pourrez l’entendre, vous n’êtes pas seul.

FeedbackSi vous souhaitez témoigner par écrit (comme cette enseignante) ou par oral, vous pouvez m’écrire à vanessa@ecole-et-bienetre.com

Note technique concernant l’enregistrement de ce témoignage :

Merci d’être indulgents, car c’est mon premier enregistrement !

Si vous entendez un bébé en arrière-fond, c’est ma petite puce qui est avec son papa. En étant maman et blogueuse, ce n’est pas toujours évident d’avoir un moment calme pour enregistrer 😉

 Voici le témoignage écrit de l’enseignante :

Je lis ce texte dans le podcast (avec des petites erreurs que je n’ai pas pu toutes corriger au montage). Je remercie l’enseignante qui me l’a envoyé par mail et qui m’a permis de le diffuser.

La première année, j’avais l’impression de vivre dans le monde des BisousNours.

Mes élèves étaient adorables et mes collègues très accueillants et amicaux. Nous sommes huit. Trois femmes sont leaders de l’école peut-être parce qu’elles y sont depuis de nombreuses années. Elles sont très amies. Malgré leur amitié, elles m’avaient accueilli les bras ouverts. Tout allait bien dans le meilleur des mondes…

La deuxième année, ma relation avec elles était toujours plutôt bonne.

Toutefois, je sentais quelquefois de la colère. Une colère que je minimisais. Pourtant, je sentais que je perdais en estime de moi. Je commençais à m’intéresser à des formations telles que : « Le charisme oratoire, l’art de la communication ».  Mais que s’était-il passé ? Pourquoi un tel besoin de me tourner vers ce genre de cours ?

Quelque temps auparavant, un de mes élèves avait été accusé de racket.

Une accusation à ne pas prendre à la légère bien sûr. À 8h, j’ai décidé de tout de suite lui mettre la pression. Je lui ai expliqué de quoi on l’accuse et je lui ai demandé des explications. Or, il semblait ne pas savoir de quoi je lui parlais et a évidemment nié les faits. À la récréation, j’ai décidé à nouveau de remettre un coup de pression en l’interrogeant une seconde fois et en lui expliquant quelles conséquences il y aurait si j’apprenais qu’il m’avait menti. À 11h30, je suis revenue à la charge. Toujours rien. Je lui ai alors dit que je le croyais et que du moment qu’il n’y avait pas de preuve, il était pour moi innocent. Je l’ai tout de même prévenu que par acquit de conscience, j’appellerais sa mère et que oh combien ma déception serait grande si j’apprenais un jour qu’il était bel est bien responsable de ce racket. J’ai fait en mon âme et conscience tout ce qu’il fallait. Il paraissait vraiment sincère.

L’après-midi même, je faisais une activité avec deux collègues. Toutes deux m’ont demandé comment j’avais mené l’affaire. J’ai expliqué que je l’avais interrogé trois fois et que j’en étais sortie bredouille. Elles m’ont alors accusée de ne pas avoir fait ce qu’il fallait. Très calmement, je leur ai demandé ce qu’elles auraient fait à ma place. J’aurais dû selon elles, mieux l’interroger et surtout l’interdire de sortir à la récréation jusqu’à ce qu’il crache le morceau. Je leur ai dit sur un ton encore plus gêné que je n’étais vraiment pas certaine de sa culpabilité. Là, elles m’ont répondu d’une logique implacable : « De toute manière, son frère, on sait bien comment il est. Il ne fait que des conneries. Lui, c’est la même veine ». J’étais choquée et abasourdie par ce que j’avais entendu. Incapable de répondre quoi que ce soit. J’ai osé quand même dire : « Mais pour l’instant nous n’avons pas de preuve… ». Que n’avais-je pas dit ? Elles m’ont sermonnée sur le fait qu’il était de toute façon coupable, que ça ne pouvait être que lui. À ces mots, je me suis tue, impuissante, comme une gamine qui venait d’être prise la main dans le sac.

En rentrant chez moi, j’étais très en colère, frustrée. Je savais au fond de moi que la façon dont j’avais agi était la bonne. Comment pouvait-on rendre coupable un individu sur le simple fait qu’il était peut-être un peu turbulent et que surtout son frère était soi disant un mauvais garçon. Qu’en était-il de la présomption d’innocence ?

Durant cette même période, il a fallu bricoler une belle décoration de Noël.

A coller sur la baie vitrée de l’école pour les fenêtres de l’Avant. C’était une décoration de 1m50 de hauteur sur 2m de longueur. Ayant à l’époque des 8P (11-12 ans), je me suis chargée de préparer tout le canevas moi-même et ensuite de faire découper toutes les pièces par mes élèves. Un travail qui leur a pris plusieurs heures. Le travail des 8P s’arrêtait là et il était convenu en réunion que la classe de 7P (10-11 ans) devait prendre le relai. Il fallait coller du papier vitrail à l’arrière des pièces découpées. Mes élèves très gentiment ont amené le bricolage à l’autre classe. Mais là, quelle surprise ? Ma collègue s’est mise dans tous ses états, elle était très en colère parce que le travail demandé était trop dur et trop conséquent. Sûrement n’avait-elle pas réalisé l’ampleur de la tâche au moment où elle avait accepté cette mission. Lorsque le travail était enfin terminé, il ne restait plus qu’à le coller aux fenêtres. Nous nous sommes retrouvées que la moitié des collègues à effectuer cette tâche. Mes collègues étaient toutes fières de ce qu’elles avaient accompli et ont critiqué ouvertement les collègues qui n’avaient pas participé au collage de la décoration. J’ai entendu des : « Ohhh ils auraient pu venir donner un coup de main. Ça nous a pris quand même la moitié de notre pause de midi de coller tout ça aux vitres!! Ils auraient pu au moins nous remercier ! » Quand j’ai entendu ces critiques, j’étais frustrée et extrêmement déçue. Je les voyais très fières de ce qu’elles avaient accompli. Mais qu’en était-il de moi et de ma classe ? Je n’ai reçu aucun remerciement pour toutes ces heures passées à cette fresque. Toute seule, j’ai passé 2h30 après les heures scolaires à n’établir que le canevas. Puis 3h en classe avec mes élèves à effectuer les découpages et enfin comme elles à passer ma pause de midi à coller. Pas un remerciement, même pas une quelconque félicitation. Rien…

Quelque temps plus tard, j’ai évité un scandale.

Un de mes élèves s’était fâché avec un élève d’une autre classe. L’enseignante trouvant qu’il avait mal agit, lui avait demandé de s’expliquer devant toute sa classe. En rentrant, il s’était plaint à son père comme quoi il avait été humilié par ma collègue. Il ne comprenait pas pourquoi il avait été obligé de s’expliquer devant toute une classe entière et étrangère d’un problème qui ne concernait seulement qu’un élève de ladite classe. Le lendemain matin, le papa m’a sauté dessus furieux en me disant que c’était scandaleux qu’une enseignante osât humilier un enfant devant toute une classe, qui plus est, pas la sienne. Il a rajouté qu’il allait écrire une lettre au directeur relatant les faits. Prise par surprise, je lui ai dit simplement : « Écoutez, je ne sais pas de quoi vous parlez. Au moment des faits, j’étais absente. Je vais éclaircir cette affaire avec cette collègue. » Lorsque j’ai simplement demandé à ma collègue ce qu’il s’était passé, elle s’est mise dans une colère noire. Comment pouvais-je remettre en cause ses agissements ? Elle m’a expliqué qu’elle était furieuse que je ne l’aie pas soutenue immédiatement en disant au papa qu’elle ne pouvait pas avoir humilié son enfant et que celui-ci racontait des histoires. Je lui ai répondu que je ne pouvais décemment pas prendre position puisque j’étais absente au moment des faits. Il fallait  que je me renseigne avant de dire quoi que ce soit. De plus, je lui ai expliqué que cet élève ne mentait pas en disant qu’il s’était senti humilié, car c’était justement un ressenti. C’était SA vérité, peut-être pas LA vérité, mais qu’il fallait quand même en tenir compte. Le soir venu, le papa est venu s’entretenir avec moi et j’ai réussi à le calmer. Pas de lettre au directeur. Sitôt l’entretien fini, j’ai appelé ma collègue pour lui faire un feed-back. Là, très étonnement, elle m’a hurlé dessus : « Mais comment ? Tu t’es entretenue avec lui sans ma présence ? Je n’ai pas pu m’expliquer ! » Je lui ai alors expliqué que c’était un papa d’un de MES élèves et que c’était normal que j’aie mené l’entretien. Je l’ai ensuite rassurée en lui disant triomphalement que grâce à cet entretien, il n’allait pas écrire au directeur. Malgré cette nouvelle, elle est restée encore en colère contre moi quelques jours. Elle n’avait pas avalé le fait que je ne l’aie pas soutenue immédiatement coûte que coûte devant ce papa en colère. Voyant que cela lui a fait énormément de peine, je me suis excusée et je lui ai dit qu’à l’avenir si cela devait se reproduire, je ne dirai pas simplement : « Je vais me renseigner », mais « Je suis très étonnée de ce que vous dites, cela ne ressemble pas du tout à ma collègue. Je vais me renseigner et vous tiens au courant ».

Ce sont là, trois événements majeurs qui ont marqué le tournant de ma relation avec mes collègues. Je découvrais leur vrai visage et cela m’attristait.

J’ai compris petit à petit que contrairement à elles, je traite les élèves d’égal à égal.

Cela ne me gêne pas de négocier avec eux, de discuter des règles, car je pars du principe qu’une règle comprise, est une règle qui se respecte mieux. Je les laisse exprimer leurs émotions, leurs interrogations même si cela peut ébranler quelquefois ma pratique. Ils me poussent à me remettre en question et j’aime cela. Car c’est selon moi, devenir meilleure. Je lève peu la voix, car mes élèves savent à quoi s’attendre s’ils ne respectent pas ce qui est demandé. Je les préviens beaucoup en amont des conséquences de leurs actes, je les responsabilise. Mes élèves font comme tous les autres, des fois des bêtises, mais sans grande gravité. Lorsqu’ils agissent mal, je les reprends, je les punis si besoin, je les encourage à réparer leurs erreurs. Quand ils me manquent de respect, je leur dis qu’ils dépassent les limites et ils se calment très vite.

Et… j’avoue, j’attache de l’importance à ce qui mérite de l’importance (pour moi, bien sûr). C’est-à-dire que je ne fais pas un plat pour tout et pour rien. Cela est pris par mes collègues pour du laxisme. Mais moi, je suis une éternelle positive. C’est-à-dire que j’ai tendance à plutôt voir ce qui est bon chez l’autre. Par exemple, une maman qui m’écrit sur un petit bout de post-it un message, je ne le prends pas mal, car je salue le fait que la maman me prévienne que son enfant sera absent tel jour. Je sais que mes collègues sont horrifiées par ce genre de pratique. Elles, elles aiment les belles lettres, les belles cartes colorées et cartonnées…

Voici un autre exemple où l’on m’a prise pour une personne totalement laxiste.

Une de mes élèves profitait de la récréation pour faire ses devoirs. C’était un jour avant la remise des devoirs hebdomadaires. L’enseignante qui surveillait à ce moment-là, l’a renvoyée dans sa classe et la punie sévèrement en lui expliquant que le préau n’était pas un lieu adapté pour ce genre de chose, qu’elle devait mieux s’organiser et que c’était une honte de s’y prendre à la dernière minute. La jeune fille voulant s’expliquer, lui a dit qu’elle avait agi de cette façon, car les jours précédents elle avait fêté son anniversaire et qu’elle n’avait pas eu le courage de s’y mettre avant. À ces mots, l’enseignante s’est fâchée encore plus fort en lui disant : « Quoi ? Tu oses me répondre !!! »  Très fière, elle m’a raconté les faits quelques jours plus tard. (J’étais en congé maternité à ce moment-là). Je l’ai regardée avec des grands yeux ébahis et très étonnés. En fait, je ne comprenais pas pourquoi cette élève avait été punie. L’enseignante m’a alors expliqué qu’un tel comportement était inadmissible, car cela démontrait de la part de l’élève un total je-m’en-foutisme et un manque de respect notoire. Je lui ai répondu que je ne le voyais pas comme ça, au contraire. Cette fille expliquait qu’elle avait eu son anniversaire quelques jours plus tôt et par souci de rendre les devoirs à temps, elle avait fait le choix de sacrifier un moment de sa récréation. Je trouvais cette attitude plutôt responsable et respectueuse envers son enseignante. Là, elle m’à rétorqué : « Mais tu te rends compte, il ne faisait pas beau ce jour-là, ses devoirs ne ressemblaient plus à rien. Et imagine si tu acceptes cela pour un, alors tu acceptes cela pour tout le monde ! Cela donne quelle image ?! » Je lui ai répondu que premièrement, on n’avait jamais vu cela dans l’école, cela était donc un cas isolé. Et deuxièmement, je lui ai expliqué ceci « Tu ne peux pas sanctionner un élève parce qu’il fait ses devoirs. Mais tu peux le sanctionner sur la propreté et son application. Et rien n’empêche de lui faire un commentaire sur son organisation. En fait, quel est ton objectif derrière ? Si tu veux que le devoir soit rendu en temps et en heure, tu ne peux pas le punir, car il a rempli le contrat. Si tu veux que les devoirs soient proprement faits et avec application, alors dans ce cas, il faut bien le spécifier ». En réalité, pendant mon discours, je pensais à moi étant petite. J’étais exactement le genre de gamine à faire ses devoirs pendant ses récréations. Bien sûr, cela je l’ai tu.

En fait là est mon problème avec mes collègues.

Moi, je vois toujours mon objectif final et peu importe comment l’élève ou le parent s’y prend tant que l’objectif est honoré. Je suis aussi le genre d’enseignante qui n’a pas oublié comment j’étais gamine. Je sais que je n’étais pas l’élève parfaite et forte de mes propres expériences, je relativise beaucoup. Un élève qui ne pratique pas son métier d’élève parfaitement n’est pas un individu perdu pour toujours. Je ne sais pas si j’ai tort, mais je crois que finalement il s’agit surtout d’un problème de valeurs. Je n’ai pas les mêmes que mes collègues et ils me le font payer.

Dans les années passées, j’aimais parler des problématiques que je rencontrais avec des élèves, des parents parce que je suis ouverte et généreuse. J’aime le partage de pratique et d’expériences. Mais lorsque je racontais comment j’avais agi, ce n’était jamais comme il fallait. Bien que les situations étaient réglées, que les parents et les élèves étaient satisfaits et/ou que j’étais satisfaite du résultat, mes collègues trouvaient toujours quelque chose à redire.

Plus les semaines et les mois s’écoulaient, plus je comprenais que seules les personnes qui décident, ce sont les trois amies.

Je ne suis bonne que pour abonder dans leur sens. Si je dis quelque chose de contraire à leur philosophie, je suis rabaissée, on me parle comme à une gamine qui manque d’expérience : « Rohhh ma pauvre, que tu es mignonne, tu comprendras plus tard. » « Tu ne dois pas oublier que nous les adultes, nous ne sommes pas au même niveau que les élèves. Il faut qu’ils gardent leur place, chacun sa place. » « Ouai, mais bon… ce que tu dis, en s’en fout ». Elles m’ont appris petit à petit que je devais me taire en réunion et m’ont fait comprendre que pour elles, je ne valais pas grand chose.

Je suis quelqu’un qui de base pose beaucoup de questions, peut-être même des questions qui semblent d’emblée sans intérêt, voire bêtes. En réunion, il m’est arrivé de poser des simples questions de pratiques, du genre : « Mais toi alors, comment tu fais? » J’ai appris à mes dépens que cette question déstabilise, car je leur ferais passer comme message que je sais mieux qu’elles. Alors que venant de ma bouche, c’est une vraie question. Mes collègues trouvent que des fois je les juge, au point ou à un moment donné, j’ai eu l’impression que tout ce que je disais ou faisais ou ne disais pas était mal pris.

Nous n’avons pas les mêmes valeurs.

Par exemple, j’ai décidé de ne pas prolonger mon congé maternité (de trois semaines) pour commencer en même temps que tout le monde l’année scolaire suivante. Je trouvais plus facile d’agir comme cela, car je débutais avec un double degré avec des élèves que je ne connaissais pas du tout. Je pensais que cela était bénéfique pour mes élèves et pour moi-même. Je ne me voyais pas commencer trois semaines plus tard et devoir tout rattraper, pire encore, me sentir à côté de la plaque. Pour mes collègues, que n’avais-je pas fait comme erreur. Ils m’en ont tous beaucoup voulu. Aujourd’hui je ne suis toujours pas certaine de la véritable raison de leur colère. J’ai cru comprendre que je donnais l’impression de faire de l’excès de zèle. C’est-à-dire qu’on me donnait des semaines de congé supplémentaires et le fait de refuser « ce dû », je mettais  à mal nos acquis difficilement gardés. De plus, à leurs yeux, cela me rendait indigne d’être mère, car cela aurait été trois semaines de plus que mon bébé aurait pu profiter près de moi. Or, je me suis dit que si j’étais mal à la reprise de mon travail à cause de ces semaines de congés supplémentaires, mon enfant ressentirait de toute manière mon mal être. Ce qui de toute évidence (pour moi) était à éviter. Là de nouveau, nous voyons un problème de valeur. Je ne dis pas que j’ai raison, mais en tout cas, cela n’a fait que renforcer l’hostilité de mes collègues.

Un autre exemple, au moment des répartitions des classes, une classe de 26 élèves devait être cassée pour réduire le nombre d’élèves dans une classe. Cela impliquait qu’il y allait avoir une classe en double degré. Lorsqu’est venu le temps d’exposer nos préférences, j’ai osé dire que je préférais une classe à 26 élèves qu’un double degré à 17. Là de nouveau, que n’avais-je pas dit. Le fait d’affirmer ma préférence a été perçu comme du dédain envers ma collègue qui ne voulait pas être titulaire de la classe à 26. Sous-entendu : « Contrairement à elle, moi, je sais faire ». Ce n’était pas du tout le message que je voulais faire passer. J’étais juste terrorisée de prendre un double degré. Après cette fâcheuse expérience et une analyse approfondie de celle-ci, si cela était à refaire je m’exprimerais ainsi : « Prendre un double degré me fait très peur, car je n’en ai jamais eu. Par conséquent, si c’était à choisir, j’aurais plutôt pris une classe surpeuplée à 26. Mais comme cela n’est pas possible, afin d’assurer la cohésion de l’équipe, je vais me faire violence et j’accepte de prendre le double degré. Seriez vous d’accord m’aider ?… »

Bref, voilà, de nombreux exemples qui démontrent que je ne suis pas du tout sur la même longueur d’onde que mes collègues. On ne se comprend pas toujours. Tantôt on me prend pour une fille hautaine qui juge ses collègues tantôt on me prend pour une petite fille sans expériences et un peu con con tantôt pour une enseignante qui ne se fait pas respecter par ses élèves et leurs parents. Pour ce dernier point, bizarrement, je serais la seule à ne pas m’en apercevoir. »

♦ Dans mon prochain article

Lisez un compte rendu d’une soirée très intéressante à l’Université de Genève. Avec la participation de représentants de l’école publique, d’une école privée alternative et d’un projet d’école alternativeParticipation des élèves : Quelle place donne-t-on à la “parole libre” de l’élève ?

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Vanessa Beauverd
Fondatrice d'Ecole & Bien-être et créatrice des Ateliers E&B
Ex-enseignante primaire et éducatrice ados
"C'est en étant bien avec soi-même que l'on peut être bien avec les autres et le monde.
Apprendre à se connaître est la première étape."
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2 commentaire

  1. Bonjour, je suis contente d’avoir lu ce message. Je me sens beaucoup moins seule maintenant. Je suis dans une petite école (4 profs, 2 éducatrices, une secrétaire et une directrice). Ma directrice est une ancienne prof et contrôle l’école depuis très longtemps. Elle m’a demandé si j’étais avec elle ou contre elle. J’ai répondu que je n’étais pas dans un clan, que je suis ici pour le bien être des enfants. Elle s’est levée et est partie de ma classe. Depuis 7 ans qu’elle ne cesse de me faire de l’intimidation pour que je rentre dans son clan. J’ai appris à me faire une carapace, mais je ne me fais pas inviter au social de l’école et personne ne m’a invitée au dîner spécial la semaine des enseignants.

    1. Vanessa Beauverd

      Merci Isabelle pour ton témoignage. C’est grâce à de belles lumières comme toi que le chemin vers un enseignement pour le bien-être des enfants se fait de plus en plus visible.

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