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Parcours professionnel atypique et avantages #2
Comment d’un parcours scolaire ordinaire, j’ai débouché sur un parcours professionnel atypique ? Dans ces articles, je vais vous montrer qu’un tel parcours ouvre des portes inattendues. Que notre route n’est pas toute tracée et qu’il est important d’écouter ses envies. Laissez-moi vos commentaires!
Cet article fait suite à : « Mon parcours atypique et ses avantages #1« . C’est le 3ème article sur 52 de mes défis blog.
Si vous ne l’avez pas encore lu, cliquez ici.
♦ Puis, le besoin de voyager
Vous l’ai-je déjà écrit ? Sinon, vous allez vite vous en apercevoir : j’aime la nouveauté et les changements !
J’aime apprendre et vivre cette sensation de liberté lorsqu’on découvre.
♦ Depuis chez soi
Internet m’a permis de bénéficier d’une liberté d’apprentissages grâce à l’énorme quantité d’informations partagées et aux possibilités de formations en ligne.
Cet outil est tellement utile et bénéfique lorsqu’on apprend à l’utiliser ! Lorsqu’on sait filtrer l’information afin d’acquérir ce qui contribue à notre bien-être et à notre évolution. De ce fait, il est, selon moi, nécessaire de l’intégrer dans le cursus scolaire, juste avant que les élèves commencent à l’utiliser seul.
On n’apprend pas uniquement en ligne ou dans les livres. On apprend en faisant, en échangeant et en voyageant.
♦ À quelques mètres de chez soi
– En découvrant son voisin, chez qui l’on n’est encore jamais entré.
– En visitant le parc ou la forêt la plus proche.
– En allant discuter avec le boulanger ou le maraîcher. Pas uniquement de pain ou de légume, mais en prenant le temps de vraiment les connaître.
Il y a des périodes ou des jours pour cela. Personnellement, j’ai parfois cet élan d’aller discuter plus profondément avec les gens et parfois j’ai besoin de rester dans ma bulle. Écoutez-vous! Et si l’envie vous vient, ne la réfrénez pas au risque des « qu’en-dira-t-on ». Vous verrez, cela fait souvent très plaisir.
Vous allez voyager rien qu’en parlant aux gens 🙂
♦ Ou à plusieurs kilomètres
Après 2 ans comme monitrice, j’ai donné ma démission et j’ai voyagé au…
Cela faisait quelque temps que j’avais envie de visiter l’Afrique de l’Ouest.
Lors de mes voyages, j’aime m’insérer dans la vie active afin d’apprendre à connaître les personnes autrement qu’en « simple » touriste. Au Burkina Faso, j’ai pu suivre un master de 6 mois, organisé par l’institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE) et l’école polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Même si je ne voulais pas être vétérinaire, j’ai pu intégrer ce master, grâce à mon diplôme universitaire. Il me servira également pour suivre d’autres envies bien loin de son utilité première !
J’ai visité deux écoles primaires et discuté avec les enseignants. Ces derniers ont très peu de moyens. Il existe de nombreuses associations et ONG qui oeuvrent pour l’éducation au Burkina Faso. De la construction d’une école aux fournitures scolaires, en passant par la formation des enseignants.
♦ De retour, j’ai voulu aller plus loin
Plus loin dans l’accompagnement des adolescents. J’avais envie de pouvoir faire plus que des aides ponctuelles à la maison de quartier. Je suis alors devenue éducatrice dans un centre psychopédagogique pour adolescents. J’étais responsable d’accompagner cinq jeunes dans leur parcours de vie actuel. Des adolescents « en rupture » qui n’allaient plus à l’école, fuguaient, passaient leur temps dans la rue ou alors devant l’ordinateur avec d’autres joueurs virtuels. C’est la description que l’on en recevait avant qu’ils arrivent dans le centre.
Mon rôle était de décoller ces étiquettes et d’aller voir ce qui se cachait en dessous. Ce que les jeunes eux-mêmes ne voyaient plus : des qualités, des envies, de l’énergie, de la créativité.
À travers un projet personnel (vidéo, audio, écrit) et du temps passer à discuter, à jouer, à se promener, je les voyais s’ouvrir, se redécouvrir et se faire confiance. La fierté qu’ils éprouvaient à terminer leur projet permettait de casser tout un schéma dans lequel ils s’étaient enfermés pendant plusieurs mois ou années.
♦ les outils de coaching/PNL m’auraient été utiles
En coaching, on appelle cela des croyances limitantes.
À travers mes formations en PNL, en hypnose et en coaching, j’ai découvert des outils pour casser ces croyances. Des outils dont on peut s’inspirer pour les adapter à notre quotidien avec les enfants et les adolescents. J’aurais aimé les avoir lors de ce mandat d’éducatrice. Malgré cela, je pense avoir utilisé de bons outils que j’avais acquis durant mes diverses activités dans le social : la valorisation, l’empathie, l’écoute et le non-jugement.
♦ Sans emploi
Mon contrat était de 12 mois. Je me suis donc retrouvée sans emploi. J’ai pu toucher le chômage. En plus d’avoir des revenus, le chômage m’a permis de prendre le temps de trouver un travail qui me correspondait.
Avec mon parcours professionnel atypique, mon conseiller a compris que j’étais déterminée à changer de voie et qu’il ne pourrait pas me demander de postuler en tant que vétérinaire. Lorsqu’on s’inscrit au chômage, on est censé chercher dans le domaine de ses études ou de son dernier emploi s’il était d’une durée significative (ce qui n’était pas mon cas). Lorsqu’on sait ce qu’on veut et qu’on l’incarne, la « chance » vous sourit. Le coaching m’a apporté encore plus d’outils pour le développer.
J’ai pu faire un bilan de compétences. Maintenant que suis coach, je me rends compte que lors de ce bilan, les accompagnants ont utilisé plusieurs des outils appris en formation de coaching. Il en est ressorti que les métiers qui correspondaient à mes valeurs et pour lesquels j’avais les compétences étaient les métiers d’accompagnement des personnes. Pas une grande surprise vous me direz. Cela m’a pourtant permis de faire encore plus confiance à mon intuition et de suivre mes envies.
Le chômage m’a également permis de suivre diverses petites formations dans la communication et le développement personnel. Une formation dans la coopération internationale m’a ouvert les portes d’une association qui oeuvre pour faire connaître la Genève Internationale aux étudiants. J’ai pu organiser une rencontre entre une école publique et une école internationale afin de participer à un débat radio : « La lutte des classes » sur couleur 3 (une radio suisse). Voici l’émission du vendredi :
♦ Exercer un métier proche de ses valeurs
Avec ce mandat, je découvrais, sans vraiment m’en rendre compte, deux de mes valeurs : liberté et créativité. J’avais la liberté de créer et d’organiser des projets comme ces débats qui m’ont procuré beaucoup de plaisir. Les élèves et les enseignants étaient enthousiastes et je suis persuadée que ces moments sont gravés dans leur mémoire comme dans la mienne.
L’enthousiasme : cet engrais qui fait fleurir l’enfance, comme le dit André Stern. Des projets sources d’enthousiasme, il y en a à l’école publique, mais encore trop peu.
J’aimerais que les enseignants puissent avoir la liberté de créer, avec et pour les élèves :
– des projets qui font sens.
– des projets où l’on apprend sans s’en rendre compte.
– des projets où chacun a le droit de participer ou non, de prendre le rôle qu’il souhaite. Un rôle qui permet aux enfants/ados de se dépasser sans se décourager. D’être dans leur zone proximale de développement (ZPD).
♦ Des jeunes « atypiques »
Les jeunes « atypiques » qui ne suivaient pas le cursus scolaire habituel (primaire-cycle-collège, école de commerce ou apprentissage) m’émerveillaient. Je voyais en eux tout un potentiel qui n’avait pas pu éclore à l’école. On les avait mis de côté parce qu’ils ne rentraient pas dans le cadre ! Un potentiel que les jeunes, eux-mêmes, avaient caché sous de nombreuses couches parce qu’il ne leur était pas permis de laisser cette envie, cette passion voir le jour. Elle aurait trop « dérangé ».
Alors, un jour, ces couches sont trop lourdes à porter et ils font tout valser ! Dans l’injure ou dans le mutisme, dans la provocation ou dans la démission, ces enfants d’alors deviennent des adolescents « hors cadre ». Ils ne vont plus à l’école et on les croise, le soir tard, dans la rue.
♦ la rue
C’est là où j’ai exercé mon métier de travailleuse sociale hors mur (TSHM) ou éducatrice de rue. Ce métier qui a fait suite à ma période de chômage et qui me correspondait. Ici encore mon parcours professionnel atypique m’a permis d’être employée pour un poste qui nécessitait un autre diplôme que celui de vétérinaire. Mon patron a vu dans ce parcours universitaire de la persévérance. Ayant travaillé avec des adolescents depuis ma propre adolescence, j’ai pu lui montrer que j’avais les compétences pour accompagner cette tranche d’âge.
TSHM correspondait à un moment spécifique de ma vie. J’avais l’énergie de déplacer des montagnes en étant sur le terrain. De 18 h à minuit, voir 1 h du matin, c’est là que je rencontrais les adolescents et jeunes adultes « de la rue ». Je parlais avec eux pour me faire accepter, devenir l' »éduc » du quartier.
Cela pouvait prendre des mois. Ensuite, si j’étais là au bon endroit et au bon moment, des déclics arrivaient. Une envie qui prenait forme si… et parfois, je faisais partie du « si ». Ils acceptaient mon aide et on pouvait construire ensemble pour trouver comment reprendre confiance. D’abord en eux et ensuite en un système qui pouvait les aider sans pour autant les limiter.
♦ partager ses valeurs
Cette valeur de liberté était au coeur de mon travail. Je ne voulais pas leur faire croire que le système social leur apporterait tout ce dont ils avaient besoin et qu’ils auraient tort de le rejeter. Je souhaitais leur donner les outils pour communiquer dans ce système.
La communication devrait être, selon moi, enseignée à l’école. Chaque jour il y a plusieurs situations propices à apprendre comment communiquer pour écouter et être écouté. Je pense que si l’on permet aux enfants d’apprendre cela, on leur donne des outils indispensables pour leur vie future et pour éviter la « rupture ».
La Communication NonViolente est un des outils utilisables en classe au quotidien.
♦ Être là avant la « rupture »
Être là au bon endroit au bon moment n’est pas toujours facile quand on croise les jeunes un jour sur quatre pendant quelques minutes. Comment faire pour les voir plus et plus longtemps? Je voulais leur permettre d’avoir les outils afin de ne pas « subir » l’école, afin de se connaître, de pouvoir exprimer leurs besoins et utiliser leur créativité pour les satisfaire. Je voulais qu’ils n’aient pas à mettre des couches de protection pour se mouler à la « norme ».
Alors…
♦ J’ai repris des études
À découvrir dans : « Mon parcours atypique et ses avantages #3«
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♦ Avantages de mon parcours professionnel atypique
Je me rends compte, à ce moment de ma vie, que mon parcours professionnel atypique m’a déjà apporté de nombreux avantages :
- Mon diplôme universitaire m’a ouvert les portes du master et de mon poste en tant que TSHM.
- Faire des études en allemand m’a permis de parler couramment cette langue et de décrocher des emplois temporaires dans la vente.
- Mon bénévolat pour les camps de vacances m’a amené à avoir de plus en plus de responsabilités dans le domaine social.
- Le voyage au Burkina Faso m’a ouvert l’esprit et m’a montré que j’étais capable de m’adapter facilement.
- Mon passage au chômage et mes nombreuses recherches d’emploi m’ont appris à persévérer.
Tous ces changements m’ont permis de :
- découvrir mes valeurs,
- savoir rebondir,
- ne pas avoir peur de l’inconnu,
- écouter et avoir confiance en mon intuition.
♦ Suivre ses envies profondes
Ce parcours professionnel atypique a donc été un avantage pour moi. Ce n’était pas le cas à l’époque de mes parents. Par contre ça l’est pour les jeunes d’aujourd’hui. Tout va de plus en plus vite. L’adaptabilité et la créativité sont des capacités demandées.
Permettons aux enfants de les acquérir et non d’avoir celles que l’on demandait il y a vingt-cinq ans ! Montrons aux jeunes qu’ils vont développer des capacités, peu importe la voie qu’ils choisiront pour autant qu’ils suivent leurs envies profondes.
Ne vous inquiétez pas, aucun jeune n’a une envie profonde d’atteindre à sa santé (que ce soit par la drogue, l’anorexie, la boulimie, la scarification, l’alcoolisme ou toute autre addiction).
C’est pourquoi, il est plus qu’important de permettre aux enfants de s’écouter et de suivre leurs intuitions. Les addictions sont uniquement les symptômes des couches que l’on se met inconsciemment pour pouvoir survivre à une situation qui ne nous convient pas.
♦ Ecrivez-moi un petit mot 🙂
Et vous ?
Quelle est votre part atypique ?
Quelles capacités votre parcours vous a apportées ?
Quelles portes se sont ouvertes alors que vous ne vous y attendiez pas ?
Racontez-les-moi dans les commentaires ! Incitez les prochains lecteurs à suivre leurs envies 🙂