Qu’est-ce que l’holocratie ?
L’holocratie ou holacratie vient de holos, entier, totalité, entité qui est à la fois un tout et une partie d’un tout, et de kratos, pouvoir, autorité.
C’est un mode de prise de décision et de gouvernance qui permet à une structure de s’auto-organiser comme une entité vivante. Elle se base sur l’intelligence collective. Chacune des parties prenantes participe à l’organisation sans faire appel à une hiérarchie. Les décisions sont prises collectivement. Chacun au sein du groupe a le droit de s’exprimer et de donner ses arguments sans distinction d’appartenance ou de rang hiérarchique.
Cela émane d’une règle absolue en politique qui n’a jamais été reconnue comme telle. Plus une règle vient de haut par rapport au citoyen de base, plus elle doit être générale, et moins elle doit avoir d’incidence sur ce que le citoyen est en droit de vouloir gérer par lui-même. Autrement dit, une loi édictée par un gouvernement national peut certes porter sur l’impôt, mais il lui est par nature illégitime de porter sur l’éducation des enfants ou sur la santé des individus pour imposer un mode de fonctionnement ou de protection. Cela ne regarde que les niveaux les plus localisés. Par contre, cette loi nationale est légitime si elle a pour but de permettre à ces niveaux locaux de décider de ces modes de fonctionnement. Autrement dit, plus un niveau de décision est élevé, plus sa mission est de protéger la souveraineté des niveaux inférieurs, et de moins en moins d’intervenir dans le détail des procédures.
Et si nous appliquions cela à l’école ?
Si les gouvernements laissaient aux écoles choisir leurs modes de fonctionnement, tout en leur garantissant la légitimité de ces choix ?
Si les directions d’établissement laissaient aux enseignants choisir leur façon d’enseigner selon les élèves qu’ils accompagnent : le choix des matières et de leur taux horaire, la fréquence des évaluations et la façon d’évaluer, l’utilisation des locaux et de l’espace extérieur … ?
Et si……si l’enseignant ne décidait que des règles générales garantissant aux élèves le pouvoir de choisir le mode de fonctionnement qui leur convient le mieux pour apprendre ? Les élèves pourraient choisir les matières qui les intéressent sur le moment et le temps à leur consacrer, afin de garder cet enthousiasme si propice à l’apprentissage. S’ils pouvaient décider de l’utilisation des espaces ? Des moments de pause ? Des moments pour aller aux toilettes ?
Qui de mieux placé que l’enfant pour savoir quand il a besoin d’aller aux toilettes ou de se reposer ? Et si nous leur permettions de s’écouter et leur apprenions à être autonomes, à prendre des décisions en groupe ?
Ne pourrait-on pas leur déléguer ces prises de décision afin que l’école devienne leur école ? Une école où ils sont acteurs de ce qui s’y passe, où ils souhaitent s’exprimer, car ils sauront que leur voix sera entendue !
Merci aux nouvelles écoles alternatives qui s’orientent sur cette voie et qui pourraient peut-être un jour s’appeler les écoles holocratiques.
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A travers cet article, je ne cherche pas à définir en détail ni à faire le débat de l’holocratie, mais bien à ouvrir un questionnement sur l’école. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’holocratie ou holacratie, vous trouverez nombre d’articles et vidéos sur le net dont celle-ci qui montre le passage d’une biocoop à ce mode de gestion.
Bien à vous !
Vanessa